Tandis que les règles semblent avoir été figées depuis des siècles, elles ont en réalité été développées à travers la combinaison de la compréhension du comportement du cheval et du fonctionnement de son système digestif. L’expérience nous montre que le cheval va prospérer et avoir de meilleurs résultats si nous respectons ses besoins psychologiques et physiologiques, et si nous empruntons les voies les plus naturelles possibles.
 
1. Manger peu et souvent

Il convient de se rappeler que le cheval mange par petites quantités. Il est doté d’un estomac qui est proportionnellement petit et qui est aussi plutôt rigide. Une grande ration de nourriture, c’est à dire plus que 1,5 mesures ‘Stubbs’  va tout simplement passer à travers l’estomac plus vite avant l’achèvement du processus digestif dans l’estomac, avec le risque que cela occasionne des problèmes plus loin dans l’appareil digestif. Diviser la ration quotidienne totale en autant de rations plus petites que possible ; ceci est beaucoup plus naturel et encourage une digestion plus efficace.

2. Donner une abondance de fourrage

Puisque le cheval a évolué pour vivre de fibres végétales, son intestin a besoin d’être constamment alimenté en fourrage pour pouvoir fonctionner correctement. Les chevaux ont évolués pour passer beaucoup de temps à manger et le fourrage en particulier doit être mâché pendant longtemps. Donner le fourrage à volonté à un cheval mis en écurie aide à satisfaire son besoin de mâcher et aide aussi à soulager l’ennui, ainsi réduisant les risques du développement d’anormalités comportementales, appelées ‘vices’, telles que le tic de l’ours et le tic de l’air ou aérophagie.   

3. Eviter les changements soudains de régime alimentaire

La population microbienne de l’intestin du cheval consiste en un équilibre d’espèces diverses, chacune responsable de la digestion d’éléments différents du régime alimentaire du cheval. Si ce régime subit un changement soudain, cette population microbienne peut se trouver perturbée, entraînant la production de toxines issues des bactéries mortes. Ces toxines peuvent engendrer des troubles métaboliques (par exemple, la fourbure aiguë) et l’efficacité digestive peut être compromise, résultant en coliques et diarrhées. Un changement progressif permet aux bactéries de s’adapter et minimise le risque de troubles métaboliques et digestifs.  

4. Maintenir propres les seaux et mesures alimentaires

C’est une évidence – les seaux odorants n’encouragent pas les chevaux à manger ! Plus sérieusement, il existe un risque de contamination transverse là où il y a un certain nombre de chevaux et où un ou plusieurs d’entre eux reçoivent un traitement médicinal, et particulièrement s’ils participent aux compétitions organisées sous le règlement du Jockey Club ou FEI. 

5. Fournir une source d’eau propre et fraîche.

L’eau est l’élément nutritif le plus important – un manque d’eau sera plus rapidement fatal pour un cheval que le manque de tout autre élément nutritif. L’eau constitue 65-75% du poids du corps d’un cheval et elle est nécessaire pour maintenir la température du corps, pour lubrifier les articulations et pour transporter les éléments nutritifs autour du corps. Elle est aussi un des composants de la salive et des autres sucs digestifs. Les chevaux sont notoirement maniaques sur les détails et vont parfois préférer ne pas boire plutôt que de boire une eau sale. Avec un accès constant, à volonté, ils vont rarement boire à l’excès.

6. Laisser du temps après manger avant de travailler

Après une ration d’aliments composée, il est mieux d’attendre au moins une heure avant de faire de l’exercice/équitation, autrement la circulation sanguine se trouvera détournée de l’appareil digestif vers les muscles ce qui entraînera une digestion compromise. Un estomac plein peut aussi restreindre la zone dans laquelle les poumons peuvent se gonfler, ainsi réduisant l’efficacité cardio-vasculaire. 

7. Nourrir chaque cheval individuellement

Tandis que la base de l’alimentation de chaque cheval devrait être le fourrage, leurs besoins vont varier selon la charge de travail, le tempérament, et leur efficacité dans l‘utilisation de leur alimentation. Un cheval qui prend facilement du poids effectuant un travail facile va avoir des besoins complètement différents d’un Pur-sang nerveux travaillant dur. L’astuce, c’est de réaliser un régime équilibré qui répond aux besoins du cheval au vu du travail tout en le maintenant en condition saine.

8. Choisir une alimentation et un fourrage de bonne qualité

Le fourrage doit être sans moisissure et sans poussière pour réduire le risque de maladies respiratoires. Le foin peut être trempé ou l’on peut choisir le fourrage ensilé pour un contenu plus élevé en humidité et plus bas en poussière. L’alimentation composée doit être stockée dans des conditions propres et sèches, à l’abri de la lumière directe du soleil et protégée de la contamination par vermine tels que les rats et les souris. Les produits de fabricants réputés sont souvent plus rentables puisque leurs ingrédients de qualité sont cuits pour assurer une digestibilité maximale.

9. Prendre soin du système

Des aspérités acérées sur les dents rendent difficile la mastication et par conséquent le cheval va avaler des particules plus importantes de nourriture, entraînant l’étouffement dans certains cas, et réduisant l’efficacité du processus de digestion. Le cheval peut aussi gaspiller de la nourriture en la laissant tomber de sa bouche, la ‘chute exagérée d’aliments’. Les lésions dues aux vers résultent en la formation de tissu conjonctif qui peut s’accumuler pendent des années ainsi réduisant la superficie disponible pour l’absorption d’éléments nutritifs et rendant difficile le maintien par le cheval de son poids et de sa condition. Le traitement régulier avec un vermifuge aide à promouvoir une bonne santé pendant toute la vie du cheval.

10. Nourrir à des intervalles réguliers

Le système digestif n’est pas conçu pour être vide pour un temps quelconque. Si un cheval ne peut pas avoir un accès ‘à volonté’ au fourrage, l’alimentation à des intervalles réguliers aide à réduire le temps pendant lequel le système est vide. Les chevaux prospèrent avec la routine et sont plus heureux quand ils savent où et quand ils auront leur prochain repas !